Il semble que je réponde à une question qu’on m’aurait posée, mais vous l’aurez compris, c’était juste pour entrer en conversation avec vous. Un début comme un autre, me direz-vous. J’aurais pu commencer par la description du ciel que j’ai vu ce soir en rentrant. Il était majestueux. Je me disais : « Tu dois être là, quelque part, mais on ne te voit pas ». Je parlais à la lune. De la lune. La nouvelle lune de ce mois. Une nouvelle entrée dans l’existence, comme à chaque fois, puisque je suis désormais réglé comme une plante verte sur son cycle insaisissable avec le peu de connaissances que j’ai en astronomie (j’ai même un doute sur ce mot). Je ne comprends pas pourquoi elle est parfois plus loin, plus près. Pourquoi elle va plus vite. Pourquoi je la vois toujours le jour durant sa croissance, la nuit lorsqu’elle est pleine, puis la nuit encore, jusqu’à disparaître, se faire si discrète qu’on l’oublierait, alors qu’elle agit encore, qu’elle agit, bien évidemment, celle qui fait les marées et tant de miracles, sans rien toucher, sans rien prévoir, sans jamais rien savoir, même, de son extraordinaire puissance.