[AF] – Une étape importante est en cours d’achèvement

La conviction est allée jusqu’au bout. C’est un nouveau début. On fait comme si on était parti de rien, ou comme si on n’avait plus rien.

C’est arrivé sans que cela s’annonce autrement que par la langueur installée tout autour. La déconnexion désirée est maintenant effective. Tout est bien là, au moment le plus juste.

Les objets continuent d’indiquer les pistes à suivre. Voici un appareil, par exemple, qui ne fonctionne plus, et tous les appareils en arrêt depuis de nombreuses années ressurgissent. Ils font foule, eux aussi. Ils ramènent à l’histoire. Ils offrent une autre dimension à la notion de rupture, tentée à plusieurs reprises, dès le plus jeune âge. Inutile de faire un effort de mémoire. Il suffit de les savoir là, parmi les éléments actifs. De puiser ce que cela génère d’émotions réelles. De ce qui était supposé disparu. Abandonné. De ce qui, de fait, ne l’a jamais vraiment été. C’est un regard qui se pose. Un regard chargé de l’expérience traversée. Une écoute nourrie de tant de paroles circulant dans le corps.

Alors, c’est l’invention, seule, qui trouve une solution. Un univers parallèle. Un lieu où tout ne fera qu’aller de mieux en mieux, puisque l’échec n’est plus possible, que cette notion a été assimilée au profit d’une autre. Tentative. Essai. Ça n’aurait pas réussi, selon ce qui avait été fixé comme objectif, mais ce qui a précédé, les efforts, les prises de décision, ont agi là où il était possible que cela agisse, tout simplement, recadrant parfois, remobilisant d’autres fois. Un sommet de montagne était attendu. C’est la mer qui se présente. Et l’adaptation est plus aisée dans ce nouvel élément. La force est alors de se dire qu’au sommet de la montagne ne se serait trouvée qu’une forme de souffrance, à trop vouloir lutter. Aussi, ne même pas se demander quand il aurait fallu bifurquer. Il fallait cette tentative. Il fallait cette direction. Il fallait s’imaginer qu’il serait possible d’inclure un grand nombre de connaissances dans une sphère rapprochée. Il fallait reconstituer les visages de celles et ceux à qui les messages s’adressaient. Il fallait, au fond, se produire dans l’inconçu.

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[AF] – Aux portes de la dictature

Au début de sa carrière, il travaillait avec des ados dans les centres sociaux. On lui avait dit, tu verras, c’est sympa, et puis, il s’était vite rendu compte que c’était bien plus difficile que ce qu’il avait imaginé. Il avait été bien incapable de formuler les enjeux qui se mettaient à l’œuvre, mais il l’avait senti qu’il y a avait là quelque chose d’essentiel à ne pas rater. C’était physique. Une lutte à entreprendre. L’ultime combat avant que les ados ne soient jetés dans la délinquance par brouettées de quinze. Il n’y était pas si mal arrivé. À les retenir de plonger. C’était un appel permanent. On le craignait, mais on le désirait aussi. Se sauver et se détruire. Comme des synonymes. Aucune différence.

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[AF] – Premier avertissement

Voici encore que nous a été servi le discours des causes et des conséquences accusant celles et ceux que l’on voit partout sur les couvertures de magazines d’être les responsables, par les lois qu’ils promulguent, des restrictions budgétaires auxquelles on nous demande de nous soumettre. Tout cela serait aisé à admettre si nous ne nous étions pas intéressés à quelques chiffres que nous avons savamment trouvés rangés sur des lignes discrètes qu’on avait mystérieusement oublié de transcrire sur le powerpoint d’un séminaire de rentrée. Il est vrai qu’on serait proche du vertige en essayant de saisir comment de quelques centaines de milliards, nous arriverions aux quelques centaines d’euros qui concernent notre droit à prétendre évoluer tout au long d’une carrière et non, comme cela se produit actuellement, à voir chaque année notre pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil. Par contre, lorsque nous y regardons de plus près, et que nous dépassons le stade de sidération face aux milliards qu’on ne saurait compter, que nous mesurons sur une échelle de quelques centaines d’agents coûtant, de fait, de moins en moins d’argent étant donné que leur salaire est gelé depuis de nombreuses années, nous apprécions mieux les bénéfices ainsi réalisés sur notre dos, adoubés par les peurs qu’on a déposées en nous grâce à des camemberts tout rouges et des pourcentages grandiloquents. Car les dirigeants de notre belle Entreprise semblent avoir su bien faire, alors que nous quittions le terrain pour nous insurger contre une puissance qui nous dépasse, pour qu’aucune contestation ne soit exprimée là où, pourtant, le seul pouvoir en action, le seul pouvoir réel, institue un autoritarisme qu’on serait bien désolé de découvrir s’il nous était dévoilé, mais qui, grâce aux petits tours de passepasse médiatiques, reste totalement inaperçu et se développe à l’abri des regards indiscrets.

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[AF] – Pamphlet idéologique servant d’anarcho-thérapie à d’impuissants citoyens passant leur détresse dans l’alcool et les substances interdites

Un riche se justifiant d’avoir triché a avoué qu’il lui fallait 6000 EUR par mois pour fonctionner avec trois enfants.

A-t-on réellement mesurer l’impact que pouvait avoir sur les consciences une telle indécence ?

Heureusement, dans sa rue, s’est organisée une petite rébellion, et on a vu défiler des pancartes et brûler des voitures. Le riche n’a plus de pouvoir, mais il n’en est pas moins riche.

Bien sûr, on nous dirait : Qu’avez-vous contre les riches ? Grâce à eux tout fonctionne, tout progresse, tout s’embellit !

Oui, oui, nous avons bien compris, mais ce ne sont pas les riches qui nous perturbent. Ce sont les pauvres. Il y en a trop. Et il y a trop de ces catégories sociales qui, peu à peu, se fragilisent, car, on le dit vite, mais on aime le répéter : une partie non négligeable se précarise. D’années en années, elle a moins de moyens. D’années en années, moins de stabilité dans le travail. D’années en années, elle se dit, ah ben oui, mais j’peux pas, et s’enferme chez elle à se goinfrer de mayonnaise en regardant des pubs de dentifrice.

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[AF] – Ne plus cessez d’agir que dans la clandestinité

On est toujours un peu impressionné quand on doit se rendre au siège la Direction pour faire part de son petit cas personnel. Déjà, ce ton qui vous dit « oui, oui, passez telle date à telle heure sinon on reporte à dans six mois », ne prenant pas en compte que vous pourriez avoir d’autres projets dans la vie que de venir vous frapper la tête contre les remparts du pouvoir. Alors, on arrive, on vous fouille comme à l’aéroport, on vous pose dans un canapé, on prévient votre interlocuteur et on vous fait attendre devant des petites caméras qui balaient la salle de gauche à droite. C’est important, de vous faire attendre. « On viendra vous chercher », sauf qu’on prétend qu’on aurait oublié, on finit par rappeler, on vous demande de monter sans plus d’informations, vous vous retrouvez dans un long couloir à devoir demander à la première personne qui passe avec des dossiers plein les bras, on vous dira « deuxième bureau à gauche », mais avant cela, c’est l’attente, on reste face aux ascenseurs, et on voit l’organisation de la structure à laquelle on est venu se confronter.

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[AF] – Et tout le monde sera sur le pont, arme au poing

 

Qu’est-ce qu’on aime les journées de formation offerte par le contribuable.

Du café chaud, des powerpoints, des directeurs de service assistés de leurs coordinateurs, la bonne humeur à tous les étages pour présenter les nouveautés.

– Vos mails professionnels seront archivés et pourront être consultés à tout moment.
– Ben, euh !
– C’est pour votre bien, votre protection. De toute façon, vous n’avez rien à cacher à votre hiérarchie, et puis, tout de même, il y a un protocole. Ne pensez pas qu’on vienne fouiller dans les boîtes mails de mille cinq cents agents pour le plaisir de le faire !
– Mouhahaha !
– Et puis, désormais, il vous est formellement interdit d’utiliser tout autre moyen de communication pour de quelconques interactions avec le public extérieur.
– Mais, euh ! Comment on va faire !
– Vous n’aurez qu’à envoyer des mails. C’est comme ça, c’est l’avenir. On communique par mail. D’ailleurs, vous passerez tous en rangs bien formés. Ce n’était pas indiqué dans l’ordre du jour, mais nous allons configurer vos smartphones. Vous verrez, on s’y fait vite. Zing-zing (ou sur vibreur si vous préférez) quand vous recevez un message. Vous répondez. C’est aussi rapide qu’un texto. Ah oui, et pour la signature, format obligatoire : nom du service, logo, copie conforme à la hiérarchie.
– À vos ordres ! (voix de robots).

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