J’aimerais revenir sur le moyen qu’a la télé d’envahir nos espaces de création (oui, notre corps, car je ne connais aucune autre source que notre corps). C’est un peu comme le football, ou ces manifestations massives dites populaires. On a beau ne pas s’y intéresser, on finit toujours par en entendre parler et ça devient « le » sujet du moment. Vous me direz : tu n’as qu’à pas regarder, ni ce qui en fait mention, ni ce que cela véhicule, mais comment faire ? Ouvrez une fenêtre sur l’irréel et vous êtes bombardés de pop-ups. Plus qu’à n’ouvrir que des livres, à devenir asocial, à ne plus faire qu’écrire, mais encore une fois, je ne me satisfais pas de cette situation, car quand je ressens cette impression de « bombardement », je repense naturellement à l’état de guerre qui nous habite, et c’est bien là qu’il faudra également installer une base arrière, sous les bombes, redonner un sens aux images qu’on nous projette. En voilà une qui fait le tour des réseaux, pour les propos indignes énoncés par la personne soi-disant supérieure à tout citoyen de notre territoire protégé par les frontières et les lois, nommé : l’irresponsable. Il est vrai que ce qu’il dit est vulgaire, mais que voit-on sur ces images : il est en bras de chemise, il y a des bouteilles d’eau sur la table à côté des dossiers, il parle dans le vide, il se parle à lui-même, c’est un grand aliéné. Comme le directeur, ne nous en occupons plus, et avec la télé, laissons tout cela sur le trottoir. Nos vies valent plus que leurs profits. Incommensurablement plus. Et malgré cela, nous continuons de les dévaluer. Nous serions de moindre importance. Entre eux et nous, si nous avions le choix, seuls eux seraient sauvés, car si l’irresponsable meurt, c’est un drame national, alors que si c’est moi, c’est seulement un drame familial.