Une fin de la réunion, ce n’est pas très compliqué, parce c’est toujours un peu pareil. Tout le monde est fatigué. Il y en a trois ou quatre qui sont partis parce qu’ils avaient soi-disant un rendez-vous. Les sujets les plus épineux sont venus en dernière partie, le temps que les langues se délient, et puis ce n’était pas prévu, on n’a plus le temps, on en parlera la prochaine fois, et le directeur s’en va, et la coordinatrice le suit, et les agents se dispersent à différentes vitesses, et certains restent sur le trottoir, fumant peut-être une cigarette, ou semblant juste attendre, comme ce que j’ai appris à faire. En fait, je l’ai toujours fait mais j’ai appris à mieux le faire. J’arrive toujours avant tout le monde pour voir ce qui se passe juste avant, puis je reste pour écouter, rencontrer, poser aussi une parole. Forcément, avec ce qui venait de se passer, on avait besoin de partager un peu. On fait tous une sorte de bilan, ou plutôt, ce que nous aimerions voir continuer s’exprime, et quelques personnes parlent plus que d’autres, peut-être à cause de la mauvaise conscience qui agit.